Christine
L'Association les "Amis de la chapelle Santa Cristina" a proposé à la Commune de Valle di Campoloro, d'ouvrir la Chapelle chaque Mardi et jeudi de 16h à 19h, afin d'accueillir bénévolement le Public et apporter les informations sur l'édifice et ses fresques.
En raison de l'imminence du démarrage des travaux prévus de longue date, il semble peu souhaitable de l'annoncer pour infirmer aussitôt l'information ! Par conséquent, nous attendons la confirmation de l'ouverture du chantier.
Nous nous réjouissons de la mise en œuvre, imminente du projet de réfection des enduits et des toitures des absides pour la protection des fresques mais aussi des travaux permettant l'éloignement des eaux pluviales, des murs de la Chapelle, qui continuent à s'infiltrer et à remonter à l'intérieur.
SANTA CRISTINA
UNE ASSOCIATION:
« Les Amis de la Chapelle Santa Cristina »
Une équipe de bénévoles motivés par les recherches sur le patrimoine, les origines, les différentes restaurations mais aussi, les transformations intervenues au cours des siècles !
Toute l'Année:
– nous contacter par Mail à l’adresse :
asso.santacristina221@gmail.com
– par téléphone :
06 16 35 71 23
Les visiteurs sont reçus, sur rendez-vous, à la
Chapelle Santa Cristina.
Marie-Claude Bourdet- Santolini et Francis Orsini, les accueillent bénévolement et leur présentent le Monument et ses fresques, toujours avec autant d'engagement et de plaisir.
Voici la présentation des fresques de la chapelle
cliquez sur les liens, en rouge, ci-dessous
Les fresques, Version chants polyphoniques chapelle, Santa Cristina-Corsica
Les fresques, Version Orgues, Chapelle Santa, Cristina-Corsica
Notre Association
a organisé
le samedi 25 juin 2022
La Randonnée-Découverte des moulins oubliés du Campulori
La Chapelle et ses 6 moulins à eau
La randonnée, découverte des moulins oubliés du Campulori
Difficulté moyenne,
Public: à partir de 8 ans
Nous avons proposé aux participants de partir dans une randonnée qui a remonté le temps depuis les Romains qui utilisaient l’eau à a Taverna, pour ses propriétés thérapeutiques dans des thermes récemment découverts.
Cette eau provenant de a Fica et u Botrangolo, cours d’eau que nous avons remontés jusqu’à leurs sources, en découvrant en chemin, les paysages traversés modelés par la vie des hommes du Campulori depuis la préhistoire.
Ce parcours jalonné de six moulins à eau dont les plus anciens remontent au moyen âge, témoigne d’une intense activité sociale et économique. Ces moulins sont autant de maillons de la châine alimentaire locale mais aussi de l’Italie médiévale et même antique. Au cours des siècles d’autres cultures sont venues compléter les céréales initiales; Maïs, châtaignes, lupin.
Au passage, nous nous sommes intéressés au partage des eaux agricoles depuis le moyen âge.
Ce parcours traverse des terrasses qui furent cultivées jusqu’aux années cinquante. Les cultures ont été remplacées par de nouvelles plantations nécessitant moins l’investissement de l’homme et ne répondant pas directement aux besoins de la population locale.
Monsieur François Cambria était notre guide. Il est originaire du village de la Commune de Valle di Campoloro et connaît bien la contrée.
Il était entouré des Animateurs de notre Association dont l'objectif est la valorisation des moulins comme le témoignage, de l'intense activité économique et sociale pendant des siècles autour de la chapelle à fresques de Santa Cristina, Edifice majeur du Patrimoine Corse, qui a fait, aussi, l'objet d'une visite commentée.
L'importance des savoirs a pris une toute nouvelle dimension dans notre monde socio-économique.
La problématique actuelle:
La question de l'autosuffisance alimentaire nous incite à réfléchir d'un côté à la production de nourriture - surfaces mobilisées et pratiques culturales - ainsi qu'à la consommation - régimes et habitudes alimentaires.
Nous espérons, grâce à cette activité, faciliter, auprès des générations actuelles et à venir, la prise de conscience sur la nécessité de cultiver et transmettre une mémoire pour le maintien des valeurs de notre patrimoine et de notre culture.
Observations: L’Association, les Amis de la Chapelle Santa Cristina, organisatrice a proposé une randonnée avec des échanges à forme coopérative; Chacun a pu apporter ses connaissances et évoquer ses histoires concernant les moulins du Campulori, en particulier ou, tout simplement est venu s’informer sur le sujet tout au long du parcours et des visites.
La randonnée en quelques pages:
Depuis le port de Taverna
Au port en 1971, le site romain de Taverna, révélé !
Les romains connaissaient les propriétés des sources de
la Fica et du Botrangulo
Voici, un autre extrait de la chronique de Cirneo, concernant les sources et les cours d'eau:
"
"Il est donc à peu près certain que les marins de tous les temps ont du venir s'y ravitailler et y faire halte. On peut enfin ajouter à l'appui de cette tradition qui dura certainement bien après la chute de l'Empire que la chapelle San Salvadore, disparue aujourd'hui, mais située sur les hauteurs de Cardosella, juste à l'aplomb de Taverna, avait du être construite au cours du Haut Moyen Age ; elle devait permettre aux gens de mer qui la voyaient de loin de repérer aisément du large cette étape et ce point " où l'on faisait l'eau "·
Antoine MONTI,
En 1848, une nouvelle auberge est construite au bord de la route nationale, nouvellement livrée à la circulation:
Les extraits ci-dessus sont tirés de :
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES FORTUITES EN CORSE I LES THERMES DE TAVERNA A SANTA MARIA POGGIO
Publié par diverses Associations dans les cahiers CORSICA de la Fédération d'Associations et Groupements pour les Etudes Corses (F.A.G.E.C.)
En 1968, alors que l’auberge ( à droite sur la photo, ci-dessus) a été démolie, la petite chapelle Notre Dame des Bons Conseils a été préservée, sans doute, grâce à l’intervention de l’abbé Philippi dit ‘Gregale” Curé de santa Maria Poggio.
Le cours d'eau appelé dans sa partie basse, Taverna, est constitué par l'apport des sources de la Fica et du Botragulo; Il arrive près de la jetée du port.
La maison sur la colline de Cardusella (CASA DI A NOTTATA) a été construite sur les ruines de l’église San Salvatore
CARDUSELLA (Va), CHERDOSELLA (V1839), /Caerdusélla/. P.ê de la base *KAR + -ellu. C’est la petite colline. Elle domine de ses 51m le site romain de Taverna et le port de plaisance dit de « Campoloro ». La maison sur la colline est dite :
CASA DI A NOTTATA ;
Photo ci-dessous Cardusella
Lors de notre passage devant la colline, nous avons découvert le champ de céréales et Madame Edwige Koziello, Présidente de l’association U Granu Anticu, Enseignant-Chercheur à l’Université di Corsica, qui a bien voulu nous accompagner dans cette randonnée, nous a apporté des explications très intéressantes, sur la culture des céréales et du blé en particulier.
Edwige Koziello
Il s’agit selon, Edwige Kosiello, de blé fourrager à destination des animaux. Il est reconnaissable, en Corse on dit : u tosu (le tondu) en parlant de l’épi ( c’est à dire sans barbes);
“Forte d’une expérience de 13 ans... l’Association U granu anticu... par la voix de sa présidente, explique que la Corse, pourrait renouer avec une forme d’agriculture fondée sur la polyculture, la complémentarité entre l’élevage et l’agriculture. On pourrait revoir à nouveau les champs de blé dans les montagnes, autour des villages... Vers une réappropriation de ce savoir-faire qui était normal et naturel, puisqu’on a toujours mangé le pain du blé de pays, u pane nustrale...”
Du blé anticu a été retrouvé, il peut être resemé chaque année, en réservant une partie de la récolte à cet effet.
Entre Cardusella et le port de Taverna, on recherche encore aujourd'hui, l'emplacement et les vestiges de l’ancienne et vraie 'Taberna" construite au cours du haut Moyen Age...
Une halte après Cardusella, l'occasion, pour les randonneurs, de s'interroger aussi, sur la toponymie de quelques lieux dont ceux que nous allons traverser !
La liste des toponymes a été constituée:
- A partir des documents cadastraux de 1870,
- La graphie des géomètres du Terrier (1774 et 1775)
- Un certain nombre de toponymes ont été relevés sur les
registres des jugements civils de la Justice de Paix de
CERVIONI.
- Des toponymes ont été recueillis dans des « cepi » de Notaires
TOPONYMES DU CAMPULORI (CERVIONI- SANT’ANDRIA – SAN GHJULIANU – VALLE) ANTON DUMENICU MONTI ADECEC. 1976
AGNONE (Ga). P.ê. AGHJONE, de « aghja » = aire à battre + suff. Augmentatif –one. AIA A U PRETE (Ge). P.ê. : aire où l’on battait les gerbes de la dîme ( ?)
ALBITRONE (Ge), ARBITRONE (plant Terrier), /L’aerbitrone/. De « arbitru » = arbousier + suff.
La culture du blé en Corse, à travers les siècles:
Dicton:
"Chi vole cunosce a galera
Vaga à a Penta à a cugliera."
(Qui veut connaître la vie de galère, Aille faire la moisson à Penta!)
- Ce dicton fait allusion à la malaria que contractaient les moissonneurs de Penta-di-Casinca qui comme leurs voisins devaient descendre en plaine pour semer et récolter le blé.
La culture du blé n’était pas très facile, en raison de l’insécurité due aux envahisseurs qui pillaient, saccageaient tout sur leur passage et à la malaria qui sévissait en plaine !
Le blé était aussi cultivé en moyenne montagne, comme en témoignent les nombreuses aires de battage que l'on rencontre encore aujourd'hui, sur les hauteurs de la Scupiccia, près du Monte Castellu d'Osari et de Felicio.
Les extraits de textes qui figurent, ci-dessus, sont tirés de l'Almanach, de la mémoire et des coutumes, Corse, par Claire Tiévant et Lucie Desideri.
Chez Albin Michel Editeur
couverture du livre
A partir du XIème siècle lors de la colonisation pisane et au XIIIème siècle par les génois la Corse et surtout la côte orientale, fût le grenier à blé (épeautre, orge, seigle) de l’Italie et de la Sardaigne. Plus de la moitié des terres étaient cultivées (550 000 hectares dont 180 000 labourables).
Ces chiffres n’ont guère varié jusqu’à la fin du XIXème siècle. A cette époque, la Corse comptait plus de 1000 moulins. Depuis ce chiffre n'a cessé de diminuer et les derniers moulins ont arrêté leurs activités dans les années 1950, dont celui de Santa Cristina.
A tribbiera
Ce savoir-faire ancestral, typiquement méditerranéen, provoque la séparation du grain de l'épi.
u tribbiu et l'aghja (l'almanach, de la mémoire et des coutumes, Corse, par Claire Tiévant et Lucie Desideri.)
En 1801
(Selon Antoine Dominique Monti, livre: Cervioni et le Campulori au fil des ans) 270 p
Le pain
Photo Nadège Lamur
Le parcours traverse des terrasses ou l'on pouvait rencontrer des oliviers, des châtaigniers et des céréales (blé, orge, millet et lupins) qui furent cultivées jusqu’aux années 1950. Les cultures ont été remplacées, bien avant, par la vigne, victime par la suite du mildiou, puis par de nouvelles plantations de noisetiers et d'agrumes, nécessitant moins l’investissement de l’homme et répondant moins directement aux besoins de la population locale.
Nous voici près d'un champ de chardons. Une bonne occasion pour raconter l'histoire des moissonneurs de Vezzani…
!L’expression i cardi di Vezzani (les chardons de Vezzani) est passée dans la tradition.
Almanach, de la mémoire et des coutumes, Corse,
par Claire Tiévant et Lucie Desideri.
"Cette anecdote s’est passée en période de moissons, à l’époque ou les Vezzanesi (habitants de Vezzani) habitués aux incessantes incursions ennemies dans l’ile, continuaient à ensemencer leurs terres en plaine.
… Et à la croisée des chemins, c'est le personnage de Perelli d'Alesani
Grossu Minutu,
célèbre par ses réparties et ses contes,
qui nous a indiqué la route à suivre !!!
En 1944, la malaria éradiquée !
Après la libération de la Corse (1943), la malaria a été éradiquée par les américains qui ont déversé des tonnes de -DDT (maintenant interdit) pour tuer les moustiques.
Voir le Blog ci-dessous:
Découverte des moulins
autour de Santa Cristina
Le moulin dit de Grimaldi
Nous quittons la piste pour suivre le cours d'eau qui nous amène jusqu'au point de confluence des deux sources, tout près du moulin dit de "Alphon" Grimaldi. C'est le premier moulin que nous rencontrons en remontant de la plaine.
Un grand moulin dont les murs de l'époque florissante menacent chaque jour un peu plus de tomber. Il est urgent de tout faire pour les maintenir debout et les sécuriser. Près de l'entrée une meule est encore visible. Au-dessus du moulin, on peut aussi, distinguer le canal de dérivation amenant l'eau à la conduite forcée qui formait une chute. L'intérieur est envahi par la végétation.
…
La Chapelle Santa Cristina était au centre d'une intense activité économique au cours des siècles. Pas moins de 6 moulins à eau, dans un rayon de 200 m autour de l'édifice, tournaient en permanence, pour produire de la farine de céréales et de châtaignes.
Il y a quelques décennies, dans ces contrées, les bœufs tiraient encore les charrues dans les champs et, à travers les chemins, c’était le va et vient, interminable, des ânes et des mulets chargés de grain, de châtaignes ou de farine tandis que dans les champs retentissaient les cris des laboureurs.
La rencontre de la fica et du Botrangulo
Le moulin dit de Frediani
Le moulin dit de Terriaga
Photo Nadège Lamur
Ce moulin a conservé ses quatre murs avec les implantations des placards, de la cheminée et des ouvertures des fenêtres. La porte est surmontée d'un linteau dont on a du mal à distinguer s'il est en bois ou en pierre.
On pouvait maintenir la porte fermée de l'intérieur, grâce à une poutre qui pénétrait à l'intérieur du mur de la façade.
Au sol, il reste une meule horizontale dont le trou central permet de voir le soubassement du moulin ; partie voûtée où chutait l'eau du conduit d'amenée.
Ce moulin, bien que situé au bord du Botragulo, utilisait l'eau de la Fica. La dérivation contournait la chapelle et passait derrière des deux absides où l'on peut, encore voir, une partie du canal.
Jeanne Pietri a retrouvé, aux archives départementales, les parcelles relatives à chaque moulin comprenant, aussi, leurs canaux de dérivation.
Les derniers temps de son fonctionnement ce moulin qui était aussi un lieu d'habitation, comptait rappelons le, un ménage et 3 personnes !
Le moulin de Santa Cristina
L'aqueduc monumental résiste à l'usure du temps. Les racines des arbres et des lierres s'incrustent profondément, y compris dans le canal au sommet.
Ce moulin fonctionnait encore dans les années 1950, ce fut l'un des derniers à tourner; Monsieur Limongi en a été son dernier meunier.
Nous regrettons de ne pas disposer de photos du moulin, de cette époque, alors que, ironie du sort, Monsieur Limongi, avait été aussi par le passé, photographe professionnel.
Depuis, de nombreux habitants, du village, ont émis le souhait de voir entreprise la restauration de cet édifice et des centaines de visiteurs déplorent sa lente mais inexorable disparition.
La Municipalité de Valle di Campoloro est tout à fait, consciente de l'intérêt de cette restauration sur le site de Santa Cristina. Des contacts ont été entrepris avec les responsables de l'Office de l'environnement qui pourrait participer à un co-financement des travaux mais ce moulin comme les autres, fait partie des "Biens indivis"!