Août 2021
SANTA CRISTINA
UNE ASSOCIATION:
« Les Amis de la Chapelle Santa Cristina » a été créée le 9 juillet 2018. Elle propose de soutenir l’action de la Municipalité pour la sauvegarde et la valorisation de l’édifice afin d’assurer avec elle, une vigilance en matière de protection du patrimoine historique, architectural, naturel et ethnologique du site qui comprend aussi de part et d’autre de la chapelle deux sources réputées, « a Fica » et « u Botrangolo » ayant alimenté par le passé, dans un rayon de deux cents mètres autour de la chapelle, un lavoir et six moulins dont les ruines sont visibles et méritent d’être sécurisées et proposées aux visiteurs, comme le témoignage, autrefois, d’une intense activité économique et sociale. Certains de ces moulins disposent encore d’une meule.
Une équipe de bénévoles, motivée par les recherches sur le patrimoine, les origines, les différentes restaurations mais aussi, les transformations intervenues au cours des siècles !
Et depuis 2020, un jumelage est établi avec l’Association de la Chapelle:
San Tomasgiu di Pastoreccia
de Castellu di Rustinu
(Haute Corse)
Nous avons un devoir de mémoire envers nos anciens mais aussi envers nos enfants et petits-enfants. Les générations futures ne comprendraient pas que ce joyau puisse avoir été négligé et sedégrader.
UN BLOG :
https ://valle-di-campoloro-chapelle-sainte-christine.over-blog.com-
vous présente à travers les articles, le fruit de nos recherches que nous poursuivons avec beaucoup d’enthousiasme… Et les évènements qui ont marqué et marquent encore, aujourd’hui, la vie de la chapelle.
Comme le font déjà de nombreux habitants de Valle di Campoloro, de Cervione et d’ailleurs, n’hésitez pas, vous-même :
– à proposer vos commentaires directement sur le blog !
– à vous joindre à nous, où que vous soyez, afin de contribuer, ensemble et en relation avec la Municipalité, à la sauvegarde et à la valorisation de ce patrimoine exceptionnel qui d’ailleurs en 2010, a été entièrement restauré…
Mais l’usure du temps se manifeste déjà!
DES VIDEOS
Présentation des fresques sur
youtu.be:
Les fresques, Version chants polyphoniques chapelle, Santa Cristina-Corsica
Les fresques, Version Orgues, Chapelle Santa, Cristina-Corsica
Mais aussi ...
pour une visite gratuite, commentée de la
Chapelle et de ses fresques...
– nous contacter par Mail à l’adresse :
asso.santacristina221@gmail.com
– par téléphone :
06 16 35 71 23
Vierge et Martyre (+ vers l’an 300) originaire de Bolsena. « A Bolsena, en Lazio (Italie), mort de Santa Cristina, vierge et martyre. A l’âge de onze ans, elle brisa, en témoignage de sa foi, les idoles d’or et d’argent de son père et les distribua aux pauvres. Sur l’ordre de celui-ci, elle fut lacérée de coups, soumise à divers tourments et jetée, attachée à une meule dans le lac de Bolsena ; mais un ange la délivra. Plus tard, sous un autre magistrat, successeur de son père, elle subit de nouveaux supplices plus terribles encore. Elle acheva enfin sa glorieuse carrière après avoir été jetée dans une fournaise ardente où elle resta cinq jours sans en être incommodée, après avoir triomphé par la force du Christ, de tous les artifices. Elle mourut après avoir reçu une flèche en plein cœur. Son tombeau fut découvert en 1886. De l’examen de ses restes, on peut conclure qu’elle mourut très jeune ; tout au plus avait-elle quatorze ans.
Ce lundi 21 juin 2021, visite de la Chapelle avec un groupe fort sympathique, très intéressé.
Nous les remercions vivement, pour leur générosité et pour leurs encouragements qui nous incitent à poursuivre nos efforts pour la prise en compte de l'environnement immédiat de la Chapelle avec ses vestiges notamment les moulins qui méritent d'être sauvegardés, car ils représentent aussi un véritable trésor pour la Commune, la Costa-Verde et la Corse.
Ils ont vivement regretté l'absence d'indications sur le territoire de la Commune, pour retrouver la Chapelle!
asso.santacristina221@gmail.com
au numéro de téléphone: 0616357123
La présentation des fresques de la Chapelle
Santa Cristina,
se décline en deux versions
2 vidéos !
Cliquez
sur l'un ou l'autre des liens, ci-dessous
1- Les fresques (Version Orgues) Chapelle Santa Cristina-Corsica
2- Les fresques (Version chants polyphoniques) Chapelle Santa Cristina-Corsica
Présentation des fresques de la Chapelle Santa Cristina
... Pour permettre à ceux qui ne la connaissent pas encore, de réaliser, le trésor, qu'elle représente
... Pour les visiteurs qui ont pu déjà, apprécier l’apaisement, le calme et de la sérénité qu'elle inspire, et qui n'ont peut-être pas pu ou su comprendre le message de ses fresques... Et enfin
... Pour les visiteurs qui ont l'habitude d'y venir... de la redécouvrir en sachant que leurs visites pourraient aussi leur permettre de nous aider à lever le voile de cette pépite qui conservera encore longtemps, nous le craignons, les mystères de ses origines et les motivations de ceux qui l'ont transformée architecturalement, au cours des siècles...
Francis Orsini
Contact:
asso.santacristina221@gmail.com
La construction de la chapelle par les moines bénédictins venus de MonteCristo, date du IXème siècle. Démolie en partie vers le XIIème, elle a été transformée au début du XVème.
Prosper Mérimée, Inspecteur Général des Monuments Historiques, grâce à son livre « voyage en Corse », a fait connaître la chapelle de Santa Cristina à la France entière et bien au-delà de ses frontières. C'est en août 1839, invité par la famille Grassi de Cervione qu'il découvrit la Chapelle. Classée aux Monuments Historiques depuis 1875, les peintures murales l’ont été en 1908. Cette chapelle est une des plus belles de Corse et la plus intéressante pour deux raisons :
son architecture originale : tout le mur oriental de la chapelle, y compris les deux absides, présente une suite de compositions à fresques de diverses grandeurs encore bien conservées.
Les abbayes des îles de l'archipel toscan de Monte-Cristo et de Gorgone (de part et d'autre de l'île d'Elbe) possédaient des prieurés en Corse et ont largement favorisé la construction des églises.
Cette chapelle possède un plan très particulier, comportant une nef d’aspect traditionnel conduisant à une sorte de transept largement débordant, équipé de deux absides orientales jumelées.
Selon Geneviève Moracchini-Mazel, Archéologue, « on a beaucoup discuté sur l’âge de cet édifice ; il semble qu’il faille admettre l’existence, à l’origine, d’une chapelle à nef unique, faite en petit appareil de pierres sans mortier, renforcée aux angles de pierres plus soigneusement appareillées. Il y avait, sans doute, à l’extrémité orientale de cette nef unique rectangulaire, une seule abside arrondie voutée en cul de four, ce qui est le plan de la majorité des églises du moyen âge en Corse. »
Dans chaque abside dotée d’une fenêtre, a trouvé place un autel consacré l’un à Santa Cristina (abside Nord) et l’autre à San Ippolito Saint-Hippolyte (abside Sud).
Le chevet de la chapelle est également orné d’un ensemble remarquable de peintures datées du 10 novembre 1473 et qui est parvenu à nous pratiquement complet malgré de nombreuses dégradations.
Cet édifice, un des monuments majeurs de Corse, est situé en contrebas du village dans un cimetière qui n’est plus utilisé, avec des tombes relativement anciennes.
Une transformation importante intervint au XVIIème siècle avec le remplacement de la charpente par une voûte à pénétration, ce qui a nécessité la construction de contreforts visibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est sans doute à ce moment-là qu’ont été percées les fenêtres du mur sud et la porte ouest du transept, murée sommairement en 1910 et totalement effacée en 2009.
Selon la légende : "Chaque dimanche, un moine de l'abbaye de San Mamiliano de Monte-Cristo, passait la mer pour célébrer la messe dans la chapelle..."
Avant les années 1980 chaque 24 juillet, la célébration de la Messe avait lieu à la Chapelle à 8 heures. On y accédait à pied par le chemin communal non carrossable qui passe par Muchjetu sottano. Les festivités avaient lieu au village. Elles étaient marquées par la procession de la statue de la Sainte.
Actuellement la Messe est célébrée à 11 heures chaque année et le repas champêtre autour de la Chapelle remonte aux années 1980 depuis que la route permet d’y accéder avec les véhicules. En fin d'après-midi la procession a lieu au village ainsi que la fête.
En 1986- Les tuiles rouges i Coppi, de la toiture ont été remplacées par des lauzes e teghje
2007-2009-La dernière et très importante restauration date de 2007-2009, près de 550 000 € ont été investis pour intervenir sur le cadre bâti, les fresques, le remplacement du mobilier en bois de châtaignier, le remplacement du pavage et aussi pour lutter contre l’humidité qui gangrenait les murs et abîmait les fresques. Pour revenir à l’aspect d’origine de la chapelle, on a procédé à la démolition du Maître-Autel en plâtre placé dans la nef ainsi qu’à la réouverture de la porte de la façade ouest. Jusqu’alors les fidèles tournaient le dos aux absides pendant les Offices.
Vierge et Martyre (+ vers l’an 300) originaire de Bolsena. « A Bolsena, en Lazio (Italie), mort de Santa Cristina, vierge et martyre. A l’âge de onze ans, elle brisa, en témoignage de sa foi, les idoles d’or et d’argent de son père et les distribua aux pauvres. Sur l’ordre de celui-ci, elle fut lacérée de coups, soumise à divers tourments et jetée, attachée à une meule dans le lac de Bolsena ; mais un ange la délivra. Plus tard, sous un autre magistrat, successeur de son père, elle subit de nouveaux supplices plus terribles encore. Elle acheva enfin sa glorieuse carrière après avoir été jetée dans une fournaise ardente où elle resta cinq jours sans en être incommodée, après avoir triomphé par la force du Christ, de tous les artifices. Elle mourut après avoir reçu une flèche en plein cœur. Son tombeau fut découvert en 1886. De l’examen de ses restes, on peut conclure qu’elle mourut très jeune ; tout au plus avait-elle quatorze ans.
La chapelle Santa Cristina est chère au cœur des habitants du Canton de Cervione et de la Commune de Valle di Campoloro en particulier. Elle représente une part importante de leur identité et de leur mémoire. Elle a souvent accompagné les moments importants de leur vie de générations en générations. Des mariages et des baptêmes ont eu lieu au cours des dernières décennies mais peuvent être célébrés encore aujourd’hui.
Des familles viennent fleurir les tombes de leurs aïeux dans le cimetière.
Chapelle Santa Cristina
Valle di Campoloro
2007-2009-
Restauration des peintures murales du chœur de
la chapelle Santa Cristina, Haute-Corse
Atelier, NOÉMI - Conservation-restauration de polychromies
Compte-rendu : Séverine Haberer :
Date des fresques 1473 - Edifice classé au titre des Monuments Historiques en 1890.
Cette chapelle romane est située sur la commune de Valle di Campoloro, à l'entrée à l'est de la Castagniccia. Le chœur a la particularité de posséder une double abside. le programme iconographique qui s'y déploie se retrouve dans la plupart des chapelles de la même période. Alors qu'elles étaient majoritairement propriété des Franciscains, Santa Cristina appartenait aux moines Bénédictins présents sur l'île de Monte Cristo, et cultivant des terres en Corse, auxquelles ils accédaient par le port de Prunete (Cervione) dans l'axe de la chapelle.
La voûte de l'abside sud accueille un Christ en majesté encadré d'un Tétramorphe. La voûte de l'abside nord reçoit une figure Mariale avec sainte Christine et sainte Catherine aux pieds de laquelle est agenouillé un prieur aux beaux yeux bleus. Sur le mur des absides se déploie un cortège apostolique. Sur les piédroits figurent saint Christophe et saint Michel, au centre, saint Jean Baptiste. L'arc triomphal est occupé de plusieurs figures d'archanges, d'une Annonciation. Au tympan, une Crucifixion avec Marie-Madeleine aux pieds du Christ.
Le cycle de peintures a été restauré dans les années 1950. Ce sont essentiellement des défauts des toitures en lauze, responsables d'entrées d'eaux dans les voûtes, de proliférations salines, qui ont entrainé des désordres sur les peintures. Outre l'entretien courant que nécessitaient ces surfaces (dont le nettoyage), le travail a essentiellement consisté à éliminer les restaurations anciennes (notamment les enduits de colmatages, au mortier inadapté), à effectuer de nombreuses consolidations entre les couches détachées du support, puis à refixer les peintures, enfin, nous avons procédé à leur présentation esthétique :
• Dégagement des mortiers hydrauliques et anciens coulis de PVA.
• Élimination de fixatifs résiduels, des repeints ;
• Consolidation de la matière périphérique.
• Nettoyage et extraction des sels minéraux.
• Reconversion chimique des blancs de plomb noircis.
• Réfection des arrici et intonaci lacunaires au mortier de chaux grasse
• Présentation esthétique
L’équipe chargée de la restauration avec Séverine Haberer :
Le titulaire du marché était Michel Hébrard, de la SARL AROA (Avignon) qui pilotait donc l’équipe, ainsi que son épouse, Sophie Small, qui a également participé au chantier.
J’ai participé à l’ensemble du travail (durée totale de 6 mois). Sur les 3 premiers mois, phase de consolidations, Clemencia Vernaza (Suisse) était avec nous.
Durant les trois autres, Jean-Luc Mulhauser nous a rejoints (Montpellier), ainsi que Carlotta Chiari et Cecilia Torti (restauratrices associées à Parme, Italie).
A propos de la restauration des fresques:
Après une restauration de fresques ...
On entend, souvent, les visiteurs s'exclamer : on aurait pu refaire un visage effacé par le temps, combler les manques par des couleurs « comme » à l'origine, dans le style ou par analogie !...
La charte des restaurateurs
Toutes les interventions, telles que la consolidation, le nettoyage et la réintégration, doivent être réduits au niveau minimum nécessaire permettant d’éviter toute disparition de matériel et toute diminution d’authenticité picturale. Partout où cela est possible, des échantillons de couches stratigraphiques attestant l’histoire des peintures doivent être préservés, de préférence in situ.
Le vieillissement naturel est un témoignage du temps et doit être respecté. Les transformations chimiques et physiques irréversibles doivent être préservées s’il est nuisible de les ôter. Les restaurations précédentes, les ajouts et les couches picturales recouvrant des couches plus anciennes font partie de l’histoire des peintures murales. Ils doivent être considérés comme des témoins des interprétations et évalués de façon critique.
Les Fresques
en Corse
Article Corse Matin
du lundi 28 décembre 2020:
Fresques : le poids des images, le choc des révélations
VÉRONIQUE EMMANUELLI
Calvi dans l’oratoire de la confrérie .CDC
Les décors peints qui, à force de couleurs suaves, font rayonner la spiritualité insulaire depuis le XVe siècle, se dévoilent dans un beau livre publié par la CDC et les éditions Eolienne. Un ouvrage collectif qui s’inscrit dans le prolongement du colloque international de Corte
Les décors peints qui enluminent les murs des églises de Corse, pour raconter des histoires tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que de la vie des saints, n’en finissent pas de bouleverser et d’interroger. Cela tient sans doute à leur capacité à émerveiller, suggérer, ouvrir des espaces de pensées et rendre si proches les temps anciens.
Les représentations, qui comptent parmi les joyaux de l’art religieux insulaire, comportent plusieurs dimensions, c’est certain. Au point de paraître familières mais de déplacer toujours plus les certitudes. Autant dire, donc, qu’elles donnent matière aux chercheurs. Une trajectoire qui comporte désormais une étape éditoriale avec la parution d’un ouvrage collectif, Fresques de Corse et de Méditerranée occidentale. Sguardi incruciati/regards croisés, une co-édition collectivité de Corse -CDC- et éditions Eoliennes, placée sous la direction de Michel-Edouard Nigaglioni, chercheur au service de l’inventaire, direction du patrimoine, CDC.
La publication s’inscrit dans le prolongement du colloque qui s’est tenu en 2018 à Corte entre les murs de l’université de Corse. La séquence sera le premier jalon. Elle réunit alors 16 spécialistes des peintures murales. Ils sont insulaires mais aussi originaires d’Espagne, de France continentale, d’Italie et de Suisse.
Mais avant de partager le savoir, les fresques sont devenues, à l’échelon institutionnel, enjeu de préservation puis de valorisation des actions entreprises. « Il y a plus d’une décennie, l’institution régionale a lancé un programme de restauration des édifices à fresques. Tous les chantiers d’ampleur ont été réalisés aujourd’hui », rappelle Michel-Édouard Nigaglioni.
Au fil des années et des réfections, des sujets de réflexion émergent, notamment au sein de la direction du patrimoine. Ils concernent le devenir et surtout la mise en valeur des églises qui ont retrouvé leur éclat de naguère. Certaines données se révéleront fondatrices à cet égard.
« Les Corses sont très attachés à leur patrimoine. Et, dans le cas des fresques, nous remontons au Moyen Âge », insiste le chercheur. Dans le même mouvement, la fresque est perçue comme facteur d’attractivité touristique. Mais celle-ci doit être renforcée en apportant aux visiteurs une information en termes clairs et précis. Et, pour y parvenir, il est nécessaire de faire progresser la connaissance. « Nous savions que ces œuvres avaient été réalisées, pour l’essentiel, entre le XV e et le début XVIe siècle. Nous avions identifié les scènes et les saints représentés. Nous avions aussi cerné le message qu’elles diffusaient à travers leurs images », explique-t-il.
Singulières et codifiées
Chapelle San Quilico à Cambia. Détail de la Vierge à l’Enfant et de saint Pierre.MARC HELLER PH. CDC
Toutefois, un autre point mérite une attention particulière. Il s’assimile à l’idée d’une communauté artistique. « Nous ne savions pas comment nous situer vis-à-vis d’autres pays européens et surtout de l’Italie. Les décors insulaires sont-ils le reflet des fresques génoises de l’époque ? Quel est le rôle de la Toscane et de Rome avec lesquelles la Corse avait tissé des relations commerciales fortes ? Pouvions-nous rattacher nos fresques à celles de l’Espagne ? », énumère Michel-Édouard Nigaglioni. Dans ces conditions, le colloque cortenais très orienté sur la confrontation de points de vue constitue un chapitre de grand intérêt. D’autant qu’il sert de révélateur.
« Jusqu’à présent, nous pensions que nous étions la contrepartie insulaire de ce qui se passait en Ligurie et Toscane. Mais cela a été le gros choc. Dans les églises corses, on ne fait pas ce qui se fait ailleurs. »
Sans doute parce que les Corses de l’époque médiévale ont la fibre conservatrice. « Ils décorent leurs édifices comme ils le faisaient depuis la fin de l’antiquité tardive lorsque le christianisme s’imposait à travers l’île. » Rien n’a changé. « L’abside, la partie la plus sacrée de l’édifice parce qu’elle abrite l’autel, est aussi celle qui est la plus décorée », relève-t-il.
À chaque fois, le christ entouré des quatre évangélistes, puis les douze apôtres, occupe une place centrale dans la composition. « À droite et à gauche de l’abside sont souvent représentés les saints auxquels est dédié l’édifice. En général, l’archange Gabriel et la Vierge de l’Annonciation se situent dans les écoinçons », ajoute le chercheur.
Les principes artistiques sont durables, strictement codifiés et non-dérogeables aussi. Les commanditaires de jadis ne transigent pas. « C’est celui qui paie qui décide. À l’époque, le peintre est un artisan, un faiseur d’image. Il est à la solde de celui qui passe commande, par exemple, un seigneur aisé, un commerçant prospère. Pendant des siècles, les Corses ont donc demandé que l’on reproduise les mêmes motifs dans le même ordre précis. » On n’imagine pas de versions remaniées. « Dans certains édifices, on observe une voire plusieurs superpositions. On a simplement refait les décors tels qu’ils étaient auparavant. » Le cas échéant, on s’inspire de ce qui se fait dans le village voisin. « C’est la persistance et la copie des modèles dans toute l’île de Corse », constate-t-il.
Les Italiens quant à eux privilégient sans cesse la nouveauté. « Ils sont à l’affût de la modernité. Ils se lassent puis s’affranchissent des modèles anciens. »
En Espagne aussi, on passe à autre chose et de manière plus radicale encore. « Les Espagnols abandonnent progressivement l’art de la fresque au profit de retables en bois sculpté et doré, de plus en plus grands jusqu’à occuper la totalité du mur au fond. Ces retables flamboyants et très chargés préfigurent le baroque espagnol », assure Michel-Edouard Nigaglioni.
Seule la Suisse compte une région « fossile ». « Les Suisses au milieu de leurs montagnes font comme les Corses au milieu de la mer. Ils résistent aux aléas de la mode qu’ils connaissent très bien pourtant. Ce sont eux aussi des irréductibles », conclut-il.
Michel-Édouard Nigaglioni, chercheur au service de l’inventaire, direction du patrimoine, CdC, a assuré la direction scientifique de l’ouvrage.DOC C-M
6 Décembre 2020
Cette chapelle possède un plan très particulier, comportant une nef d’aspect traditionnel conduisant à une sorte de transept largement débordant, équipé de deux absides orientales jumelées.
Lundi 2 novembre 2020
Ce matin
Après la Bénédiction des tombes du Cimetière de Valle di Campoloro
Bénédiction des tombes
à la Chapelle Santa-Cristina
Une page de notre Association, est tournée !
l’Assemblée Générale Extraordinaire
s’est réunie le
Samedi 24 Octobre 2020
...au Couvent Saint-François à Cervione.
Un nouveau Conseil d'Administration a été désigné
Le procès-verbal sera adressé, très prochainement, aux adhérents.